Israël-Bande de Gaza : Le gouvernement israélien hésite quant à la marche à suivre…

Publié le par shlomo

Par Mati Ben-Avraham

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Il faut, au préalable, mettre un peu d’ordre dans les idées. La récente réunion du Conseil de sécurité, en renvoyant dos à dos Israël et le Hamas, témoigne d’une confusion déplorable.

En août 2005, le gouvernement israélien mettait en pratique sa décision de quitter la bande de Gaza, après 38 années de présence. Une décision unilatérale, en raison des atermoiements de l’Autorité palestinienne dirigée par Mahmoud Abbas.

Une double raison sous-tendait cette démarche. Et d’une, faire la preuve qu’Israël était fermement décidé à parvenir à la paix, fut-ce au prix de déchirements internes. Et de deux, par cette première étape, donner à l’Autorité palestinienne les outils d’une gestion souveraine, prélude au futur Etat palestinien.

Un raté de première grandeur. L’Autorité palestinienne a fait faillite. Le Hamas a raflé la mise. Les tirs de Kassam sur le Neguev occidental israélien se sont intensifiés, transformant en cauchemar le quotidien des habitants de la région.

Davantage : le Hamas, avec la complicité passive de l’Egypte, active de l’Iran, s’est doté d’armes de plus en plus performantes. Aujourd’hui, c’est une cité balnéaire comme Ashkelon qui est touchée. Encore un effort et c’est Tel Aviv qui sera à portée de tir…

Face à cette escalade, le gouvernement hésite quant à la marche à suivre. En témoigne la demande adressée par le ministre de la Défense, Ehoud Barak, à son collègue de la Justice quant à la légalité d’une réplique intensive pour faire cesser les tirs de Kassam y compris en territoire urbain, avec les bavures que cela suppose. En fait, le tandem Olmert-Barak dispose de trois options.

La première est une reconquête de la bande de Gaza. Faisable, à condition de ne pas lésiner sur les moyens: déployer plus de 100000 hommes, appuyés par les blindés, soutenus par les hélicoptères et les drones.

Le maître mot : progresser rapidement, sur plusieurs axes, ne pas laisser à l’ennemi le temps de respirer. L’armée israélienne est en mesure de mener une telle opération. Le problème sera de gérer la suite, c’est-à-dire assurer le maintien de l’ordre d’une part et, d’autre part, relancer les services indispensables au quotidien des habitants palestiniens. Ce qui ne sera pas une sinécure. Et après? Rétablir progressivement l’Autorité palestinienne? Seule? Ou avec l’aide d’une force internationale? Autant de casses têtes! Mais qui donc a envie de se retrouver dans le bourbier gazaïte?

La deuxième est une série d’opérations destinée à pousser les terroristes vers l’ouest, vers la mer et, partant, rendre inopérants les Kassam et les Grad, tout en portant de rudes coups à l’infrastructure militaire du Hamas. C’est ce qui est en train de se faire actuellement. Mais avec quel objectif final? Mettre le Hamas à genoux? Le voir implorer un cessez-le-feu? L’histoire ne démontre-t-elle pas que le Hamas a toujours mis à profit tout arrêt des hostilités pour se renforcer?

La troisième, enfin, est d’ouvrir des pourparlers avec le Hamas. Ouvertement. Sans états d’âme! Négocier la trêve de longue durée à laquelle le Hamas ne s’opposerait pas, pour laisser aux générations futures le soin d’en découdre à nouveau. Pourquoi pas? L’inconvénient de cette formule, cependant, serait de renforcer l’image de marque du Hamas au détriment de celle de l’Autorité palestinienne. Et de voir, plus vite que prévu, la cisjordanie basculer dans l’intégrisme vert.

Il reste une quatrième possibilité, celle que défend, urbi et orbi, le ministre Binyamin Ben Eliezer, ancien ministre de la Défense du gouvernement Sharon. Voilà ce qu’il clame, en substance : ” Mahmoud Abbas est un faible. L’homme est incapable de livrer la marchandise promise. Il nous faut libérer Marwan Bargouti, contre Guilad Shavit. Bargouti a de la poigne, du charisme, de la volonté et une grosse popularité.

Il saura ramener les récalcitrants à la raison, prendre les mesures qui s’imposent et imposer à son peuple les concessions indispensables pour parvenir à la création de l’Etat palestinien.”

Une prise de position qui n’a pas fait que des heureux, aussi bien en Israël qu’en Palestine.

Un dernier mot : la situation est dramatique, dans le sens qu’il suffirait au Hamas d’arrêter ses tirs de roquettes pour que le calme s’instaure.

Et le plus triste, c’est que le gouvernement israélien se révèle incapable de faire passer ce qui est une évidence pour tout israélien.

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