M. le PRESIDENT, JE VOUS FAIS UNE LETTRE...

Publié le par shlomo

Trompée, la France est déçue ; bernés, les Français sont en colère

Simon Frajdenrajch

M. Le Président

Je vous fais une lettre, que vous lirez peut-être, si vous avez le temps.
Je viens de recevoir, de fort mauvaises nouvelles, qui viennent après tant d’autres,
Conforter un malaise.

M. Le Président, vous m’inspiriez confiance, et je votais pour vous, tant aux présidentielles,
Qu’aux législatives. Dans les mois qui suivirent, j’admirais l’artiste,
Qui débaucha à tout-va, dans l’opposition.

Avec l’élection présidentielle, vous avez réduit à presque rien le F.N.,
Que Mitterrand avait si bien contribué à faire monter et durer,
Pour casser la Droite républicaine.

Après cette élection suprême, en explosant les restes du P.S.,
Vous avez transformé ses « éléphants » en proie pour les lionceaux,
Plongeant dans le désarroi ce parti sans boussole, ni capitaine.

Dans l’année qui suivit, les erreurs s’accumulèrent : votre côté « m’as-tu vu »,
Vos déboires conjugaux, votre vie sentimentale, étalés au grand jour,
Etonnèrent, choquèrent puis lassèrent.

Mais ce n’était pas l’essentiel : les Français ont la tête près du bonnet,
Et ils en ont vu d’autres : Mitterrand et sa maîtresse officielle,
Aux frais de la princesse ; Chirac, et son cynisme de fer jamais puni… Passez musette...

Non, les Français se sont lassés des promesses non tenues :
Travailler plus pour gagner plus, disiez-vous ?
De fait, il faut travailler plus pour espérer garder son emploi.

Les revenus, loin d’augmenter, sont dévorés par l’inflation
Des charges, des loyers, des transports, des produits de première nécessité.
La réforme de l’Etat : « moins d’Etat pour mieux d’Etat » promettiez-vous,
Survivra-t-elle à la surenchère de la rue et des syndicats ?

Le non remplacement d’un fonctionnaire sur deux partant en retraite,
Pour parvenir à l’équilibre budgétaire avant 2010, puis avant 2012, promis, juré…
Comme vous vous y engagiez, devant l’Europe : dès le budget 2007, la purge fut révisée,
Les syndicats, sans vertu politique, se reprirent à espérer le 3ème tour dans la rue.

Comme en 2006 avec la réforme du CPE de Villepin, le taux de réussite au Bac en 2008
Sera-t-il proportionnel au nombre de journées de manifestations de lycéens
Poussés par des enseignants manipulateurs et démagogues dans les rues ?

Surtout, et c’est là que vous décevez vos meilleurs partisans :
Ce sont les libéraux qui vous ont soutenu et porté au pouvoir, contre les socialistes.
Votre politique économique, loin de libérer l’initiative, ne fait qu’ajouter des nœuds…

Aux délices infernales des têtes d’oeuf énarchiennes,
Mouches du coche nuisibles, pondeuses de textes réglementaires.
Réglementations pour déréglementer, aux plans fiscal et social,
Limitations des détaxations votées, pour perdre la confiance des investisseurs…

Voulez-vous connaître la recette de la « Poule aux Œufs d’Or… au Pot » ?
Venez en France : vous repartirez aussitôt aux USA, en GB, en Israël, en Inde, en Chine, ailleurs…
Et reviendrez en France pour goûter ses bons vins, ses jolies femmes… et ses musées.

Enfin, en politique internationale, vos idées fixes vous joueront de mauvais tours :
Non content de recevoir à grands frais Mouammar Khadafi,
Pour avoir relâché de malheureuses otages bulgares.
Vous lui promettez l’énergie nucléaire, filière qu’il abandonna officiellement en 2004,
Jugeant peu enviable le sort de Saddam Hussein.

Parti sur cette lancée, vous prenez votre bâton de pèlerin,
Représentant de commerce d’Areva*, fleuron du nucléaire français,
Pour proposer notre savoir-faire nucléaire à tous les potentats arabes de la planète.

Algérie, Egypte, Arabie saoudite, qui n’en croit pas ses oreilles, Emirats du Golfe,
Tous y passent, pour que vous arrachiez ce « point de croissance qui manque à la France »,
Au risque de mettre le feu à la planète, dans cette région incandescente. 

« Ils ont droit à l’énergie du futur, et nul ne peut les en priver ! »,
Argumentez-vous, avec un sens du paradoxe qui rappelle que vous fûtes avocat.
Nullement gêné par vos contradictions : vous assurez Israël, la main su le cœur,
Que « Jamais la France ne laissera attenter à sa sécurité ! »,

« Qu’il faut stopper la course au nucléaire de l’Iran, à tout prix »…
En quoi faisant, M. Le président ? Des discours officiels par devant,
Et des négociations secrètes avec le Hamas par derrière,
Que votre ministre des Affaires étrangères vient de confirmer ?

Ainsi le Figaro du jour nous informe de la duplicité du Quai d’Orsay,
Qui reste égal à lui-même en matière de « politique arabe de la France »
Et se permet de nous servir l’argumentaire gavé de sophismes, du désastreux ex-président Carter.

Sans parler de l’Union Euro-Méditerranée, resucée du « Traité de Barcelone »
Censée rassembler les pays bordant la Méditerranée
Idée saugrenue au-delà de tout vraisemblance.

Elle inclurait le Portugal pour ne pas fâcher la péninsule ibérique,
Mais aussi la Mauritanie, pour ne pas exclure « l’Union du Maghreb Arabe »,
Et pour faire bonne mesure, la Ligue Arabe (23 pays jusqu’à l’Arabie et les Etats du Golfe !?!)
Mais en excluant Israël, pour ne pas fâcher ces pays avancés…  

Je vous livre à la page suivante, M. le Président,
Mes commentaires désabusés sur l’impasse où vous mène le Quai d’Orsay.

Nos diplomates chèrement payés du Quai d’Orsay ne sont pas assez stupides, ni assez peu informés pour ignorer que la charte du Hamas (branche irrédentiste des « Frères Musulmans » à Gaza) stipule comme article de foi irrévocable que jamais il ne reconnaîtra l’existence de l’Etat juif d’Israël.
Pour qui connaît la théorie du porte-avion de Yasser Arafat, celui-ci est déjà largement conquis dans le Hamasland que constitue la bande de Gaza.

M. de la Messuzière (qui fait, pardonnez-moi cette irrépressible espièglerie, grand mésusage de notre intelligence des situations), voudrait nous faire avaler que ce « qui l’a surpris, c’est que les dirigeants du Hamas reconnaissent la légitimité de Mahmoud Abbas.

M. de la Messuzière doit pourtant bien connaître la stratégie du Hezbollah au Liban : celui-ci, après avoir fait son coup de force à Beyrouth, s’est assuré de la réalité du pouvoir en laissant à la « majorité anti-syrienne » conduite par Fouad Siniora et Saad Hariri le soin de la gestion au quotidien : c’est ce qu’a fait le Hamas à Gaza à l’été 2006, et ce qu’il s’apprête à faire quand l’unité palestinienne sera refaite, avec le consentement énamouré du Fatah sur la Rive Occidentale du Jourdain (Cisjordanie ou mieux Judée – Samarie), exactement comme l’Autriche s’était donnée à l’Allemagne nazie en mars 1938, comme un maîtresse éperdue, lors de l’Anschluss.

Ainsi nous apprenons :

… « Nicolas Sarkozy n'est plus hostile à l'ouverture de «passerelles» avec les islamistes palestiniens »...
… «  Pour la première fois, Sarkozy approuvait publiquement cette idée de «passerelle». Jusque-là, il avait tendance à diaboliser le Hamas, rejetant tout dialogue «avec des gens qui assassinent». «Le président a bougé», se félicite-t-on au Quai d'Orsay, où certains y ont vu «une validation du modèle syrien» : pas de contact entre lui-même et Damas, mais au-dessous, des «passerelles» peuvent donc être «utiles».
… « Le Figaro révèle que la France a eu des contacts diplomatiques avec le Hamas en avril. Cette rencontre a eu lieu à Gaza, entre Yves Aubin de La Messuzière, diplomate français de haut rang en retraite depuis janvier, et les principaux responsables du Hamas. Ancien ambassadeur en Irak et patron de la direction Afrique du Nord, Moyen-Orient au Quai d'Orsay, La Messuzière s'est notamment entretenu avec Ismaël Haniyeh et Mahmoud Zahar, avant d'informer le Quai d'Orsay de ses discussions »...
 
…«Ce n'était pas une mission officielle, nous déclare l'intéressé, j'ai dit au Hamas qu'il devait se rapprocher au maximum des conditions imposées par l'Occident pour qu'on leur parle (mettre fin au terrorisme, reconnaître l'État hébreu et entériner les accords signés entre Israël et l'Autorité palestinienne, NDLR). Ils m'ont répondu qu'ils étaient prêts à accepter un État palestinien dans les frontières de 1967, ce qui équivaut à une reconnaissance indi-recte d'Israël. Ils se sont dits prêts à arrêter les attentats kamikazes, et ce qui m'a surpris, c'est que les dirigeants islamistes reconnaissent la légitimité de Mahmoud Abbas »…

Le sophisme surligné en rouge est exactement celui que Jimmy Carter a misérablement rapporté de ses rencontres avec les dirigeants du Hamas en Syrie et au Caire : « la reconnaissance d’un Etat palestinien dans les frontières de 1967… serait une reconnaissance indirecte de l’Etat d’Israël », selon l’irénique-nique-nique Carter.

Poursuivons la lecture du Figaro, et de la pensée tortueuse des diplomates du Quai d’Orsay :
… « Paris avait été l'une des dernières capitales européennes à s'opposer en 2003 à l'inscription du Hamas sur la liste des organisations terroristes dressée par l'UE.
Rappelons qu’à l’époque, Chirac était en charge du domaine réservé de la politique étrangère de la France, que rien n’était trop beau pour les potentats arabes – ainsi, lors des journées de la Francophonie organisées à Beyrouth en 2003, Chirac n’eut pas honte de siéger à côte de Hassan Nasrallah, secrétaire général du Hezbollah, mouvement qui avait assassiné 58 parachutistes français à la caserne du Drakkar en 1982, et l’ambassadeur de France au Liban, Louis Delamare : mais à l’époque, l’« ami », Rafik Hariri lui amenait ponctuellement sa mallette mensuelle de dollars, et « les racines de l’Europe sont tout autant musulmanes que chrétiennes » (dixit le regretté Chirac).
Rappelons aussi les funérailles quasi-nationales que Chirac organisa en Faveur du plus grand assassin de Juifs de la deuxième moitié du 20ème  siècle, j’ai nommé Yasser Arafat. Et vous suivriez ses traces, M. le Président ?!?
Georges Malbrunot se demande si tout cela ne va pas gâcher le beau voyage que Sarkozy s’apprête à faire en Israël à la fin du mois de juin, craignant que ces prises de position n’altèrent la bonne humeur des convives, après avoir si bien fêté Shimon Pérès en visite officielle en France en Mars.
… « Mais aujourd'hui, le virage est difficile à négocier. «On s'attend à une opposition très forte des partisans d'Israël en France», reconnaît-on au Quai d'Orsay. Le calendrier aussi est délicat. «Si les Français avancent trop vite, les Israéliens vont ruiner la visite de Sarkozy fin juin à Jérusalem», ajoute un expert du renseignement »... …« Paris souhaiterait que sur ce dossier très sensible une avancée puisse avoir lieu pendant les six mois de présidence française de l'Union européenne, à partir du 1er juillet »....
Après avoir gavé la communauté juive de promesses de commémorations, comme au dîner du CRIF en février où vous avez voulu faire porter sur les frêles épaules d’enfants innocents, la « chape d’un passé vichyste français qui ne passe pas : aimez donc les Juifs vivants, M. le Président, et non pas morts, comme sait trop bien le faire la chaîne publique « Arte », qui nous gave de films sur la Shoah, et de reportages distordus et diabolisant le Peuple israélien.
M. Le Président, ce n’est ni la « communauté juive française », dont on cherche en vain un soi-disant « vote communautaire », ni le « lobby israélien » qui vous demanderont des comptes.
C’est le Peuple de France, trompé, ce sont les Français, gavés de belles paroles, frustrés et en colère, qui diront, pour utiliser une expression un peu mystérieuse mais scientifique et explicite :
Les sodomisations d’hyménoptères du Quai d’Orsay, ça commence à bien faire !
 

Publié dans FRANCE

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