La fête a viré au cauchemar, hier au petit matin, dans une salle du centre commercial du Galion, à Aulnay-sous-Bois. Cinq personnes ont été blessées dont deux sérieusement, lors d'une rixe qui a éclaté alors qu'un mariage capverdien battait son plein à l'orée de la cité de la Rose-des-Vents. Les festivités se déroulaient dans une salle louée à l'intérieur de la galerie marchande. C'est l'arrivée d'un groupe de jeunes du quartier qui voulaient s'inviter à la noce qui aurait causé une bagarre générale vers 4 h 30. Dans l'affrontement, un habitant de la Rose-des-Vents de 25 ans a reçu un coup de couteau à la gorge, porté par l'un des invités. Le suspect, un habitant de la Seine-Saint-Denis âgé d'une trentaine d'années, a été interpellé par la police. Sérieusement touchée, la victime, transportée à l'hôpital par ses copains, est hors de danger. Quatre autres personnes ont été blessées, dont une plus grièvement, mais là encore ses jours ne sont pas en danger. Les policiers caillassés En marge des affrontements, une quinzaine de voitures ont été brûlées le long de la rue Edgar-Degas à l'entrée de la cité. A son arrivée, la police a été caillassée. Les quelque 200 invités retranchés dans la salle de réception auraient empêché les forces de l'ordre d'intervenir, nécessitant le renfort d'une demi-compagnie de CRS. Au moins cinq personnes ont été interpellées. L'enquête a été confiée au service départemental de la police judiciaire et à la direction départementale de la sécurité publique. Hier, peu avant 11 heures, la Rose-des-Vents, barrée à toute circulation, est encore quadrillée de voitures de police et d'agents casqués. Dans la salle du mariage, les vérifications d'identité se poursuivent. La galerie commerçante est fermée par un cordon de policiers. Les badauds qui se rendaient nombreux au marché sont restés interloqués par cet impressionnant déploiement. « Quand je suis arrivé pour acheter mon pain, j'ai vu toute une rangée de carcasses de voitures calcinées. C'est malheureux ! » soupire Majid, qui habite le quartier depuis trente-huit ans. « Ma petite soeur a été réveillée en pleine nuit par le bruit, ça cramait partout ! » témoigne Salim. Venu à la rencontre des commerçants et des habitants, Gérard Gaudron, le député-maire (UMP), espère que l'incident restera « isolé dans le mois de juillet ». « Vivre une fois les émeutes, c'est suffisant », confie-t-il, non sans inquiétude. |