" JE SUIS REDEVENUE UNE VIERGE ! "

Publié le par shlomo

J'avais vu un documentaire là-dessus: chaque année en France, des beurettes font restaurer leur hymen en secret. Avec la complicité de ma copine Nadia, je suis allée voir comment ça se passe "sur le terrain".


15 h dans une clinique du 16e arrondissement de Paris. Jolie brune d'origine algérienne, secrétaire dans une société d'informatique, Nadia, 28 ans observe les allées et venues des patientes de cet établissement chic, en triturant nerveusement une brochure, détaillant les prestations de l'endroit: lifting, peeling, lipo-sculpture des cuisses…"Tiens, pas une ligne sur ce que je suis venue chercher ici"…


medium_images.jpgNadia a en effet rendez-vous pour une intervention peu connue hors du monde des musulmanes : la restauration de l'hymen, cette membrane qui obstrue l'entrée du vagin, et que les jeunes filles perdent avec leur virginité (ou quand elles pratiquent certains sports comme l’équitation). " Une fois de plus, ma famille m'a dégotté un futur mari, bon musulman etc. explique Nadia. Je ne sais pas encore si je vais accepter. Mais j'ai eu des chéris avant lui, et chez nous, la virginité est sacrée. Si je ne saigne pas le jour de mon mariage, je serai déshonorée , reniée par ma famille, et peut-être même battue par mon père. Pas la peine de bluffer en leur expliquant qu'on peut se dépuceler soi-même accidentellement avec un tampon ou qu'il y a des femmes qui ne saignent pas en perdant leur virginité: les parents sont sourds à ce type d'argument".

Inutile aussi de compter sur un certificat de virginité de complaisance : les gynécos refusent de jouer la police des mœurs pour complaire aux familles musulmanes. Et de toute façon, le conseil de l'Ordre y est opposé. Combien sont-elles chaque année les beurettes qui comme Nadia recourent en secret à l'hyménoplastie, cette technique pratiquée par la plupart des cliniques d'esthétique et certains hôpitaux publics, et dont l'adresse circule de bouche à oreille?

 

Impossible de le savoir: les interventions sont souvent payées en liquide (770 euros en moyenne, plus 76 euros la consultation, ce qui est tout "benéf" pour les médecins…) ne serait-ce que parce que les jeunes femmes n'ont pas de chéquier. Ou ne veulent pas de traces dans leurs relevés de compte. En outre, la réfection de l'hymen n'est pas remboursée par la Sécu. Les médecins hospitaliers cotent l’intervention comme une "réparation d'un traumatisme de la vulve", ou encore l’enlèvement d’un kyste etc. Le profil de celles qui veulent redevenir "vierges"? En général, des étudiantes ou des employées de la classe moyenne, écartelées entre leur soif de liberté amoureuse et sexuelle, et le respect des traditions familiales.

 

Mais les gynécos reçoivent aussi de jeunes musulmanes qui ont été violées, comme Safia, 22 ans " . Aujourd’ hui, je veux réparation . Non pas juridique mais biologique. Je veux avoir la possibilité de donner moi-même ma virginité à l'homme que j'aime et que je vais épouser. Et Je ne lui parlerai jamais du viol, ni de l'hyménoplastie " .medium_DSC_0769.jpgCertes, ces interventions sont demandées par des femmes en détresse, qui disent toutes la même chose: « Mon père me tuera s’il apprend que je ne suis plus vierge »…Mais elles ont forcément un coût psychologique… « Vous allez peut-être finir par croire à votre propre mensonge : que vous n'avez pas eu de vie sexuelle avant votre mariage, lance le docteur L. à Nadia. C'est dangereux, pour votre équilibre mental… » Il n'est pas rare que les jeunes femmes viennent accompagnées… de leur fiancé, poursuit le docteur L. : « Récemment, j'ai fait une intervention sur une étudiante en doctorat. Ce n'était pas pour cacher son passé à son amoureux, puisque c'est lui qui l'a déflorée. Mais parce qu'elle craignait que sa belle-famille ne l'expédie chez un médecin, une infirmière ou encore une matrone pour vérifier in extremis, sa virginité. Elle doit être vierge la veille du mariage ».


La technique est humiliante mais simple: on introduit un doigt dans l'anus, et on l' utilise comme un crochet pour faire bomber l'hymen vers l'extérieur. L'examen est censé empêcher la triche bien connue des jeunes femmes: le coup du morceau de steak bien saignant enfoncé au fond du vagin ou le flacon de sang discrètement jeté sur le drap nuptial, qui sera fièrement exhibé par la famille, dans l'hexagone comme au bled, comme preuve de virginité.

Le docteur L. a posé ses lunettes: « Vous avez l'âge de ma fille. Pour moi, c'est désespérant de pratiquer une intervention qui symbolise la soumission des femmes aux hommes. Mais aucune loi n'interdit cela. Donc je vais vous aider, pour vous éviter d'être rejetée par votre famille. Mais si vous avez besoin de soutien pour échapper à votre milieu, je peux vous donner le téléphone d'une déléguée à la condition féminine ».

« Philosophiquement, je suis contre l’hyménoplastie , martèle de son côté un Professeur d’un CHU de Seine-saint-Denis, un "artiste de la chirurgie vulvaire", selon certains de ses collègues. Les maghrébines trinquent pour la culpabilité de leurs parents, qui loin de l'Algérie ou du Maroc, ont le sentiment de trahir leurs origines s'ils laissent leur fille adopter les mœurs occidentales. Mais si je ne le fais pas, ça va leur couter 750 euros dans le privé. Alors qu'à l'hôpital, elles seront prises en charge à 100 % si elles ont la Sécu. Et environ 580 euros, seulement plus 23 euros de consultation si elles ne sont pas couvertes.

Le chirurgien a déjà effectué Plus de 300 hyménoplasties environ, « de notoriété publique ». « Je ne le fais pas pour le porte-monnaie », contrairement aux cliniques privées. J’ai découvert l'hyménoplastie en Algérie où je donnais des cours. Des étudiantes aux abois me demandaient de les aider parce que l'intervention cooutait une petite fortune à l'époque. "Si vous ne payez pas, je vous dénonce à vos parents, menaçaient certains médecins", profitant, de la détresse des jeunes femmes. Alors je me suis dit: mes cocos, je vais vous casser votre petit business, moi…"

medium_DSC_0804.jpgLe chirurgien pratique deux techniques: "La première concerne celles qui se marient en France:
On leur fait une petite anesthésie locale, et on leur installe un fil en travers du vagin. On leur dit de prévoir des ciseaux à ongles dans la trousse de toilette, car quand Monsieur va pousser , le fil va se déchirer et ça va saigner. Si ça se déchire des deux côtés c'est bien, mais d'un seul côté, un bout de fil peut pendre…C'est du fil résorbable, qui tient 3 semaines à un mois. Il faut prétexter une envie de faire pipi et aller le couper. Les patientes sont si apeurées, de ce qu’elles font en grand secret, que le chirurgien les fait répéter, comme au théâtre : « Penser à bien serrer les cuisses, à jouer les vierges effarouchées… »

La deuxième technique est « pour l'exportation »: celles que leur famille marie au pays: c'est une opération de "couture" des tissus muqueux plus solide. Quand les jeunes filles savent que les parents se contenteront de voir le drap nuptial, on leur fait une prise de sang, on met un peu d'héparine dedans pour que ça ne coagule pas. Et hop! Elles n'auront plus qu'à le verser dans le lit le jour J. »

Reste que l'hyménoplastie pose un casse-tête éthique aux médecins : Faut-il, pour aider des jeunes femmes en détresse, se rendre complice des familles qui exigent des filles la virginité avant le mariage, niant ainsi l'une de leurs libertés fondamentales : celle de disposer de leur propre corps? Ou refuser de cautionner cette vision archaïque de la virginité et abandonner ces jeunes femmes, qui risquent l’exclusion familiale et sociale ?

Pour certains, comme le docteur Philippe Boucher, de l'hôpital Bichat « cette intervention relève de la liberté des femmes à disposer de leur corps, au même titre qu'une liposuccion ou un lifting. » Sauf qu’il y a une différence fondamentale entre un acte de chirurgie esthétique, et une intervention dfestinée à réparer une femme comme si elle était un vase ébréché, invendable sur le marché matrimonial…



Amal, 26 ans : "J'ai retrouvé un hymen pour 535 euros"


medium_anemones.jpg Tailleur élégant, Amal, 26 ans, commerciale dans une boutique de téléphonie en banlieue parisienne , a décidé de faire restaurer son hymen le jour où ses parents l'ont empêchée d'épouser son amoureux , Saïd, un père de famille divorcé. " J'étais prise au piège: d'un côté, on m'interdisait d' épouser celui qui m’avait déflorée, de l'autre, je ne pouvais plus m'unir avec un musulman puisqu'aucun d'entre eux n'accepterait une non vierge. Et comme chez moi il n’est pas question d’épouser un non musulman, même un converti, je n’avais donc plus qu’à rester célibataire jusqu'à la fin de mes jours »

Mais une autre mauvaise surprise attend Amal:
"Rendu ivre de rage par le refus sans appel de mes parents, Saïd, sans me prévenir, a tenté le forcing en révélant à ma mère que nous avions fait l'amour ensemble, pour qu’ils soient obligés de le laisser m’épouser pour « réparer ».


"Tu n’es qu’une Kha' rba, une pute…" !


Quand ma mère, hystérique, m’a répété ces mots , j'ai senti la honte me suffoquer, ma tête bourdonner, et je me suis ouvert les veines. Chez nous, ne plus être vierge, c’est la honte suprême. Les insultes fusent vite : "Tu n’es qu’une Kha' rba, une pute. Mon père lui-même me répétait: : "Si tu perds ta virginité avant le mariage, je ne tuerai pas, pour éviter les Assises, mais je te tabasserai tellement fort que tu te retrouveras dans un fauteuil et je toucherai ta pension d'invalidité…Bien sur, ce ne sont que des des outrances verbales jetées sous le coup de la colère, mais ça montre la pression énorme qui s'exerce sur nous, les filles. Autre exemple qui montre à quel point la virginité est sacrée chez nous, même dans une famille absolument pas intégriste: ma tante, 40 ans, qui s'est mariée non vierge, après une première expérience malheureuse. 20 ans après, encore aujourd'hui, son mari, quand ils se disputent lui balance: "Tu n'es qu'une salope. Quand je pense que je t'ai "trouée", par charité, pour t’épouser, pour ne pas que tu fasses honte à tes parents"…

medium_rosesblanches.jpg Donc après cette scène affreuse, je me suis retrouvée 6 semaines à l'hôpital psychiatrique, pendant lesquelles je n'ai pas desserré les dents. Je suis devenue anorexique et descendue à 45 kilos. Ma mère m'a rendu visite une fois, mon père jamais. Elle lui a fait croire que je souffrais d'une anémie sévère. Elle me disait que si mon père savait que je n'étais plus vierge, il tuerait Saïd. Toujours les outrances…

En rentrant chez moi, j’ai décidé de faire une restauration de mon hymen, pour en finir avec le harcèlement de ma mère concernant mon avenir matrimonial. Après une série d'appels dans diverses cliniques parisiennes, j’ai atterri dans une clinique du 19e arrondissement, plus connue pour sa spécialisation dans la chirurgie orthopédique.

Un triste jour, je me suis donc retrouvée à pleurer toute seule dans une chambre de cette clinique. Il fallait que j'efface le début de ma vie sexuelle, et je devrais mentir ad vitam à mon futur mari. Je ne me voyais pas dire un jour à un homme: "Ecoute j'ai un aveu à te faire : je n'étais pas vierge quand on s'est mariés."



Chez nous, se révolter, contre ses parents, c’est leur manquer de respect



En 10 minutes, tout était fini. J'ai eu une anesthésie générale. Ensuite j'ai saigné pendant une semaine comme si j'avais mes rêgles. Coût: 535 euros, remboursés par la sécu. Je travaillais, je pouvais payer. Après l'opération, ma mère m'a dit que maintenant, elle était "tranquille".


Si ma mère avait été mariée de force, je pourrais admettre qu’elle ne comprenne pas autre chose que la tradition et qu’elle ait tendance à reproduire sur moi ce qu’elle a subi. Mais elle a été élevée d’une manière plus libérale que moi ! Elle a voyagé, porté la minijupe. On dirait qu’elle nous interdit ce qu’elle s’est autorisée elle-même en son temps. Je n’ai jamais pensé à me rebeller, comme m’y incitaient mes copines non musulmanes : chez nous, se révolter, contre ses parents, c’est leur manquer de respect

medium_0863.jpg Après avoir "retrouvé" ma virginité, j'avais décidé de ne plus avoir de vie sexuelle et de me garder pour mon futur mari. Mais j'ai rencontré Philippe, divorcé, 43 ans. Un coup de foudre. J'ai décidé de tout lui raconter: que dans ses bras, j'allais perdre ma vraie/fausse virginité pour la 2e fois. Effaré, il m'a incitée à prendre de la distance avec mon milieu, et initiée enfin au plaisir.

Mais le médecin ne m'avait pas dit que l'effet de l'intervention serait de courte durée. Qu'il fallait vite se marier tout de suite après parce que la suture se rouvrirait vite…J'ai donc restauré mon hymen « pour des prunes » puisque un an et demi après l’intervention, j’ai constaté que je n'ai pas saigné ,lors du premier rapport sexuel.

Après Philippe, j'ai rencontré d’autres hommes, mais je suis toujours aussi coincée dans les traditions : je ne veux pas me marier vite, juste pour avoir le droit de faire l’amour. Je ne peux pas non plus quitter mes parents, alors que je gagne correctement ma vie : comme toute maghrébine, si je vis seule, je serai considérée comme une trainée. Donc je ne passe jamais la nuit avec un chéri. Nous dénichons un hôtel où nous prenons nos habitudes. Et je me suis fixé un objectif : A 30 ans, mariée ou pas, je quitte enfin la maison.

----

photos: 1: DR

2: Henri Schongut 

3: Henri Schongut 

4,5, et 6: Corinne Korda 

 


Commentaires

Je te recommande le blogue très touchant de Papillon qui raconte son expérience en la matière :

http://survivance.blogspot.com/

Ecrit par : Otir | 03.07.2007

En fait je ne voulais pas dire "en la matière", puisqu'il s'agit de reconstruction différente de l'hymen, après excision, mais j'ai pensé que ça te toucherait aussi comme sujet. J'ai cliqué sur "envoyer" trop vite, pardon.

Ecrit par : Otir | 03.07.2007

Meci Otir, pour m'avoir signalé ce témoignage.
Corine

Ecrit par : corine | 04.07.2007

TEXTE REPRIS DU BLOG DE CORINE
http://plaisirdoffrir.blogs.marieclaire.fr/archive/2007/07/03/je-suis-redevenue-vierge.html

Publié dans MONDE ARABO-MUSULMAN

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article
V
Espece de trainee t fiere de toi? C a cause des beurettes a khel comme toi que les filles VRAIMENT PROPRES ne se casent pas!!! Petite pute!!
Répondre