La France et le renouveau de l’islam,

Publié le par shlomo

René Servoise *
Extrait d’un document pdf en date du 24 mars 2009, aimablement communiqué par J. Borek. De quoi nous faire épingler comme "islamophobes", accusation à la mode, dont nous n'avons cure, car notre conscience et l'ensemble de nos publications témoignent pour nous que nous ne le sommes pas.
(Menahem Macina).
   

* Ancien ambassadeur de France en Indonésie.


 



Une mutation de notre nation est en cours
, elle va se développant, profonde, mais incontrôlée. Vraisemblablement insoupçonnée de l’immense majorité des Français.

Des centaines de milliers de familles musulmanes, originaires du Maghreb, du Proche-Orient et de l’Afrique noire - dont la religion, les aspirations et les mœurs sont radicalement différents des nôtres - vivent désormais sur notre sol. Leur taux de fécondité est supérieur à celui des familles européennes. Conséquence : d’ici un tiers de siècle, la population de culture islamiste pourrait être majoritaire chez les moins de quarante ans.

« En France, nous aurons entre 6 et 8 millions d’Arabes dans les années 2005 – 2010 »,

annonçait Edgar Pisani, Président honoraire de l’Institut du Monde Arabe.

Nous voici prévenus : il s’agit bien d’une transformation radicale (politique, économique, culturelle et sociale) de notre société.

Cette mutation est en cours au moment-même, où, pour reprendre l’expression de Toynbee "un prolétariat extérieur" se constitue sur les rives méridionales et orientales de la Mer Méditerranée. Cette armée de réserve s’explique par le taux de fécondité de ces peuples par l’absence d’un développement économique susceptible de leur assurer une vie décente dans leur patrie. Or, en face, il y a la France, l’Italie, l’Espagne et l’Allemagne, terres de mirage, hautement développées, assurant des emplois, la gratuité de la protection sociale et de l’éducation. Qui pourrait résister à l’appel de cette “terre promise” ?


LA RE-NAISSANCE DE L’ISLAM

Au même moment, dans le monde entier, soulevé par d’immenses espoirs, l’islam connaît un renouveau sans précédent. Il se réveille après une longue nuit, et a retrouvé vigueur, pugnacité et ambitions. Du Maroc à l’Indonésie, des Etats musulmans de l’Asie Centrale à l’Afrique noire, plus d’un milliard deux cents millions d’hommes - jeunes par rapport aux peuples vieillissants d’Europe - constituent une “communauté” (Ouma).

Elle est transnationale, animée d’aspirations spirituelles, revendications matérielles et ambitions politiques et, ici et là, financée par les revenus du pétrole.

En France, jamais les vagues successives d’Italiens, Polonais, Juifs d’Europe centrale, Espagnols et Portugais n’avaient posé des problèmes d’intégration comparables. Pourquoi ? Leur appartenance au rameau européen, leurs traditions religieuses et leurs ambitions à plus de libertés individuelles, facilitaient leur assimilation. Enfin - et ceci n’est pas la moindre raison -, ces immigrants exprimaient une volonté de partager le destin du peuple français, de s’y fondre. Or, l’intégration ne se décrète pas. Pour se réaliser, deux volontés sont évidemment nécessaires, elles doivent converger. Aujourd’hui, la situation est différente, radicalement différente. Une minorité active et déterminée parmi les islamistes refuse l’intégration. Délibérément.

En communion intime avec l’islam (sa matrice), elle est réceptive aux mots d’ordre de l’étranger, conseils spirituels, idéologie, appuis financiers. Et bien davantage. Non seulement elle entend maintenir son identité, mais ré-islamiser les non-pratiquants, sinon convertir à la vraie religion les indigènes du pays d’accueil. L’islam ne s’est jamais conçu comme minoritaire dans un Etat laïc, mais comme religion nécessairement majoritaire, comme le rappelle aujourd’hui Soheib Bencheikh, mufti de Marseille. Comme l’annonçait, dès 1970, le Président Alija Izetbegovic, dans sa "Déclaration islamiste", avant de transformer la Bosnie en "Iran des Balkans". Exalté par son renouveau, propulsé et par sa démographie et par son absence de développement économique, s’insinuant partout où il ne rencontre pas de résistance, l’islam avance comme une vague.

Au nombre de mosquées se multipliant sur leur territoire (parfois avec l’assistance des hiérarchies catholiques et des laïques), mosquées animées par des imams à 96% de nationalité étrangère, les Français peuvent en mesurer la vitalité. Egalement à la perspective de voir - dans la seconde moitié du XXIe siècle - le catholicisme rétrograder, en France, au second rang, pour abandonner à l’islam la première place.

Ainsi, deux dynamiques vont se développant : l’une à l’intérieur de nos frontières (accroissement du nombre de musulmans) ; l’autre à l’extérieur (renaissance de l’islam). Concomitantes et convergentes, ces évolutions sont déterminantes pour l’Europe, et pour la nation française dont la stagnation démographique est alarmante.

 

 

 

MANE - THECEL - PHARES

Chaque nation s’exprime par une subtile, délicate et secrète balance entre rêves, ambitions et forces parfois contraires, transcendés par une aspiration commune à vivre ensemble et à réaliser ensemble de grandes choses. Cette identité nationale, est pour les uns, son âme; pour les autres, son génie. Chaque nation est une plante aux racines nourries par un terroir et une Histoire, la fierté de son passé. “Immédiate au cœur de Dieu”, elle est unique et par là justifiée.

Combien de siècles, de guerres, de concessions, de sacrifices et d’oublis furent nécessaires pour permettre - finalement - à la France, l’Angleterre, l’Espagne et l’Allemagne de surmonter leurs divisions internes afin de devenir ce qu’elles sont !

S’il convient - comme le recommande Montesquieu - de toucher d’une main tremblante aux institutions, que dire du respect à manifester à l’égard de l’harmonie en profondeur de notre nation ? De sa composition interne - gage de sa permanence et de ses performances.

Aux leçons tirées de notre passé, le présent vient chaque jour multiplier les avertissements pour l’avenir. Comment se laisser aveugler au point de ne pas voir (les mêmes causes produisant les mêmes effets) la prolifération et l’exaspération des conflits ethniques et religieux tout autour de nous ?

En Asie : Sri Lanka ; en ex-Palestine (Juifs et Musulmans); en Turquie (Arméniens, Kurdes) ; au Cachemire ; en Chine, (Sinkiang Tibet) ; en Indonésie (Timor, Moluques, Bornéo, Irian Java).

En Afrique : Nigeria et Soudan (Musulmans et chrétiens) ;Rwanda.

En Europe : à nos portes, Chypre et ex-Yougoslavie (Bosnie, Kosovo, Macédoine).

Et nous, Français, après avoir dominé tant de frondes, insurrections et révolutions, liquidé nos querelles entre catholiques, protestants, israélites et libres penseurs ; entre nobles, bourgeois et prolétaires, nous laisserions se créer les conditions propres à des déchirements ?


Attention. Faute, pour les Français autochtones, d’être les plus nombreux, nous voyons nos jours comptés. Faute de limiter le nombre d’immigrés, nous serons jugés trop légers dans la balance de l’histoire. Faute d’affirmer une ambition nationale, nous préparons l’éclatement de notre nation.

Souvenez-vous. Un jour, à Babylone sur le mur de son palais, [le roi] Balthazar vit s’inscrire, en lettres de feu, trois avertissements : MANE - TEKEL – PARES [Compté, Pesé, Divisé]. Le prophète Daniel les traduisit ainsi :

"Dieu a compté tes jours.

Tu as été jugé trop léger dans la balance de l’Histoire.

Ton royaume est voué à l’éclatement."


Pour nous, aujourd’hui, les avertissements viennent s’inscrire quotidiennement sur les écrans
de nos télévisions. Mais, aucun prophète n’ose les traduire.

Quelle France, lectrice, lecteur, entendez-vous léguer à vos enfants ?


René Servoise *

 

* Ancien ambassadeur de France en Indonésie.

 

Mis en ligne le 17 mai 2009, par M. Macina, sur le site upjf.org

Publié dans ISLAM

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